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ils ont affaire, et ne commettraient jamais l’indiscrétion de demander des nids d’hirondelle, ou quelque autre friandise de luxe, lorsque c’est un pauvre diable qui les reçoit.

Quand tout le monde est bien casé, l’amphitryon saisit avec ses deux bâtonnets ce qu’il aperçoit de meilleur, ou ce qu’il juge le plus propre à ouvrir le festin : il en offre lui-même à chacun de ses hôtes, en commençant par les plus distingués. Ceux-ci, en recevant cette politesse, se soulèvent légèrement sur leur chaise, en le conjurant de n’en rien faire ; chaque convive se met alors à servir ceux de la société auxquels il veut être agréable. Le comble de la prévenance, c’est de prendre les morceaux dans le plat, de se les offrir mutuellement et même, entre intimes, de les fourrer soi-même dans la bouche de son voisin, qui s’empresse de vous rendre la pareille.

Au bout de quelque temps, lorsque ce beau : zèle se ralentit un peu, l’amphitryon réunit ses deux poings, et, les agitant doucement, ce qui est une marque de déférence, prononce les deux mots : Soui-pien, dont le sens est : Chacun à son aise ! On se sert alors tranquillement soi-