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sorte archéologique, mais ne fallait-il pas, avant de parler des comédies représentées par Molière au palais de Fontainebleau, essayer de décrire le théâtre sur lequel elles étaient jouées ? Il sera plus facile maintenant de comprendre de quelles magnificences, de quelles splendeurs brillaient les soirées dramatiques

De cette noble cour de France
Abondante en réjouissance,


qui, non contente de ces merveilles de chaque jour, inventait encore à chaque instant, comme pour le Ballet des Saisons, de Benserade, par exemple, ou bien encore pour les représentations de la Princesse d’Élide, de nouvelles surprises, et faisait dresser, dans les jardins du palais, une sorte de théâtre en plein vent,

Roulant sur les fortes échines
De plus de cent douze machines,
Lesquelles on ne voyait pas,
S’étant avancé de cent pas.


II.


Nous avons vu que la troupe de Molière était venue à Fontainebleau vers la fin de juin 1661 ; le 17 août, elle était à Vaux-le-Vicomte, chez le surintendant Fouquet, pour y donner la première représentation des Fâcheux, « cette revue des ridicules de la Cour, cette excellente satire dialoguée, cette galerie de portraits pris sur le vif, dans une antichambre de Versailles ; » et c’est, par commandement exprès, que le 27 août, la seconde représentation de cette pièce était donnée au palais de Fontainebleau « avec les mêmes beaux apprès, » c’est-à-dire avec la belle féerie des eaux jaillissantes et toutes les machinations, nouvelles alors et inouïes, nous dit Cosnac dans ses Mémoires.

Tout le monde connaît la manière dont Molière composa son

    taines retenues, peut-être exagérées, et consentissent à laisser reproduire à un plus grand nombre d’exemplaires des pièces dont l’étude et l’examen sont si curieux.