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deux vieillards, l’un porte une lyre, l’autre est dans l’attitude de la prière ; deux faunes basculent non loin de là sur une planche, puis au milieu des chevaliers plantent l’arbre de mai. C’est une des plus riches compositions qui se complètent d’ailleurs par des trophées d’armes, par des génies portant des cornes d’abondance, et des vases en coquillages de toute beauté.

Au mois de juin, c’est un Mercure avec son caducée ; au mois de juillet, c’est Jupiter, armé de la foudre, soutenant le signe du lion, et retenant un aigle entre ses jambes, puis des singes, des perroquets, une femme qui porte une quenouille ; un guerrier qui sonne de la trompette, deux paysans, les rateaux à la main, et enfin à gauche un sujet représentant la fenaison.

Au mois d’août, c’est Cérès une faucille à la main, un homme qui joue de la guitare, un amour qui danse, un vieillard portant une amphore et versant de l’huile dans une lampe ; enfin, à gauche un tableau représentant la moisson.

Dans le mois de septembre, vous voyez Vulcain, le marteau sur l’épaule droite, autour de lui l’enclume et les tenailles ; au-dessus, un guerrier terrasse un géant, puis des fruits, des palmes, des oiseaux et un laboureur en train de herser son champ.

C’est au mois d’octobre qu’apparaît Mars armé d’un bouclier et portant une épée ; à ses pieds, des lances, des javelots, des casques ; puis au-dessus, dans les coins, des chiens savants qui traversent des cerceaux, et un tableau qui nous transporte dans un pressoir en pleine activité.

Au mois de novembre, Diane tient son cor de chasse et porte son carquois ; son fidèle levrier l’accompagne ; au-dessous d’elle, on courre le cerf, au-dessus à gauche, l’on bat le grain dans la grange.

Enfin dans le mois de décembre, Cybèle, coiffée de tours, caresse un lion ; tout près, un petit Saturne est assis sous une guirlande de feuillage, à droite un faune monté sur une chèvre, à gauche un faune monté sur un lion ; puis, sous un dais, dans un médaillon, l’on est en train de préparer la Noël : on vient de tuer le cochon gras.[1]

L’on voudra bien nous pardonner cette digression en quelque

  1. Il serait à désirer, dans l’intérêt de l’art, que les heureux possesseurs de ces douze dessins, reproduits par la photographie, voulussent bien mettre de côté cer-