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L’astuce d’Avank-Du dans lui s’est incarnée,
« Et sur notre pays avec rage acharnée.
« Ma malédiction sur toi, César, tyran !
« Des Gaulois tu savais l’irrésistible élan,
« Et de leur union la puissance invincible !
« Que n’avez-vous gardé toujours inaccessible,
« Descendants de Brennus, sous le joug abusés,
14 L’amour de la Patrie en vos cœurs avisés !
« La Gaule serait libre et dominerait Rome :
« La moitié dû pays, au profit de cet homme,
« N’aurait point follement vaincu l’autre moitié,
« Et César, aujourd’hui, serait homme oublié !
« La discorde a tout fait. Dans cette lutte encore
« C’est elle qui combat ; elle que je déplore.
« Ah ! mon cœur de Gauloise en saigne de douleur !
« Raisons et sentiments ont été sans valeur ;
« En vain ai-je plaidé pour la sainte Patrie ;
<4 César a triomphé par sa vile industrie !
« Des Gaulois m’ont dit, non ; suivez seuls votre sort !
« Que dis-je ? des Gaulois amènent du renfort
« A l’ennemi juré de notre noble race !... »
— « Traîtres ! » rugit Lez-Breiz. « Qu’ainsi Teutatès fasse ! »
Et l’éclair dans les yeux, il jette son flambeau :
‘‘‘‘Son’’‘‘ pied voudrait pouvoir lui creuser un tombeau.
« Qu’ainsi périsse, ô dieux ! leur misérable vie ! « 
Et l’imprécation, de cent autres suivie,
Fait bondir les guerriers non moins que le héros.
Mais elle, triste, dit : « Ainsi grondent nos flots !
« Digne fils de Conan, je reconnais ton âme,
« Et pour notre Patrie en approuve la flamme.
« Pour elle, donc, Lez-Breiz, relève et donne-moi
« Ce flambeau mutilé qui gît là devant toi.
« Ne sais-tu qu’immortelle est l’âme de la Gaule ?
«