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Bélisana se hâte, et dans le sanctuaire
Marche, arrange, prépare avec un soin pieux ;
Ainsi faisait sa mère autrefois dans ces lieux.
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Sur mon front brille la verveine,
A mon sein le rameau de chêne ;
J’offre le pain ;
J’offre le vin ;
Je suis prêtresse, je suis Sène ;
Et, Druidesse de la haine
Ne porte pas en vain
La ceinture d’airain.

Mes pieds sont nus, ma robe est blanche ;
Et la faucille sur ma hanche,
Au gui riant,
Est d’or brillant !
D’Esus, ma main touche la branche ;
Vers Bel-Héol mon front se penche
Et tient vers l’Orient
Mon regard suppliant.

Que ma tunique soit nuage !
O droite, arrache la selage,
Mais en secret,
Du pli discret !
Vite, ô ma gauche, au divin gage !
Que l’herbe d’or soit ton partage !
Et son pouvoir soustrait
Souveraine me fait !

Qui jette ces accords à l’écho du rivage ?
Qui chante, ô Gavr-Ynys, en cueillant ta selage ?