Page:Constant - La Druidesse.djvu/34

Cette page n’a pas encore été corrigée

Dans ce champ de mémoire,
A Pabri de tes dieux, à l’ombre de ta gloire,
L’âme de la patrie, oh ! je ne le puis croire !
Cette plage pourrait sous l’insulte gémir !
Ah ! de haine je sens tout mon être frémir !
Qu’il soit, qu’il soit maudit par toi, Dis, ce barbare,
Ce monstre qui prépare
La profanation
De notre rive sainte !
Maudit soit le bourreau, dont la sanglante étreinte,
De notre nation
Veut étouffer la vie !
Dieu des Gaules, debout ? ou ta fille est ravie !
Debout, Brennus glorieux !
Debout, vaillants aïeux,
Grande ombre de ces lieux,
Siècles passés, debout ! Sauvez votre héritage !
Refaites le voyage
Des bords du Klaz Merzin !
Debout, amis, debout ! car, dès demain,
Sur ce noble rivage
Doit venir le Romain !

Et son œil indigné, foudre qui se décharge,
Du plus sombre défi lance l’éclair au large.
On dirait, de la Gaule arrêtant l’ouragan
Sous le puissant sourcil qui dompte l’océan,
L’étincelant regard, la flamme pénétrante !
A tes fers, ô Romains, toute récalcitrante,
Combien cette poitrine exècre ton dessein !
Pour elle point de fers, point de fange à son sein !
Ou mort, ou liberté ! c’est sa devise fière.
Puis, ce même regard, doux comme une prière,