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C’est le cri du triomphe. A nous, Gaulois, victoire !
« Mais sur sa noble proue, éblouissant de gloire,
« Serait-ce donc un Dieu ? Quel est ce beau vainqueur ?
« C’est lui ! C’est mon Lez-Bretz ! Salut ! roi de mon cœur !...
« Où suis-je maintenant ? Quels ondes nouvelles !
« Quel rivage inconnu ! Qu’es-tu ? toi, qui m’appelles
« Sur cette plage étrange... Est-ce possible, Esus ?
« Ce front, oui, ce regard ! C’est le fils de Brennus !
« Ah ? Lez-Breiz, est-ce toi ? Quel est ce tendre geste ?
« Pourquoi m’invites-tu ? Ton sourire est céleste !
« Ai je touché les bords de l’heureux Klaz-Merzin ?
« Sommes-nous réunis, sans crainte du demain ?
« Tu m’entr’ouves tes bras ! Lez-Breiz, voici, j’arrive.
« Mais... Ah ! — Qu’est-ce, ô Génie ? Une joie aussi vive
« Devait-elle expirer, et ton aile frémir !
« Ne sais-tu que souvent on entendit gémir
« L’hirondelle, à son rêve en sursaut arrachée
« Par l’aile de sa sœur tout près d’elle couchée ?
« Tu l’as voulu ! C’est dit ! Adieu le brillant rêve ! »

Bélisana s’éveille, en soupirant achève
Le songe d’une nuit : au clair rayon du jour
En semble demander le consolant retour ;
Se lève en secouant ses longues tresses blondes,
Au rivage descend les baigner dans les ondes,
Remonte à sa cabane, en ressort à l’instant ;
Comme l’aube au matin, s’avance en souriant,
Murmure à son eubage un souhait sympathique,
Et gagne sans retard le tertre druidique.
La voici se levant, blanche divinité,
Sur le sommet, heureux d’en être visité.
Dans l’azur du matin, quelle est cette immortelle ?