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La druidesse dort ! Mais si le corps sommeille.
Dans ce corps endormi le cœur bat, l’âme veille.
« Pour elle Gavr-Ynys est un léger esquif
« Courant l’étrange mer du désir abusif.
« Sous le flot transparent, du haut de sa nacelle,
« La fille de Camma revoit son père et celle
« Qui lui donna la vie et plus encore, sa foi ;
« Et son être agité tremble d’un doux émoi !.
« Voici, voici partout, verdoyantes enceintes ;
« Sanctuaires connus et vastes forêts saintes ;
« Les druides en cœur ; le rite ‘glorieux ;
« Le chêne aimé du ciel ; le gui mystérieux ;
« La foule des Gaulois, une foule innombrable,
« Tous des Celtes vaillants, de Hu le vénérable
« Écoutant les accords, brûlant du même feu !
« Voici le sacrifice et l’oracle du Dieu !
« Voici, Gauloise, enfin la sanglante bataille :
« Les fils du noble sol, loin de toute muraille,
« Courant, frappant, tuant, dans leur géant essor
« Triomphant sous tes feux, Héol aux cheveux d’or !
« Qui les anime ainsi, les guide, les entraîne ?
« Le guerrier du Gwenet, le défenseur du chêne !
« Victoire, ô Gaule ! écrase et le tyran cruel,
« Et tous ses vils Romains ! donne le coup mortel
« Au dernier des bandits qui t’ont forgé des chaînes !
« Frappe, frappe toujours : tu leur dois tant de haines
« .... Voici les bords fameux où règnent tes vaisseaux,
« Reine de l’Océan ! Qui vient souiller tes flots ?
« Quoi ! C’est lui, toujours lui, l’ennemi de ta race !
« Allons, robustes nefs, volez sur la surface /
« Des eaux : broyez, coulez ces pillards de vos mers !
« Honneur à Teutatès ! Un cri remplit les airs !
«