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Salut, fils de Conan ! et toi, brave fidèle !
N’êtes-vous pas ici les dieux de la tombelle ?
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Lez-Breiz ! murmure un cœur tout palpitant d’amour.
Bélisana ! dit l’autre enflammé de retour !
Ardeur d’un même feu, combien tu les remues !
Et prêtresse et guerrier, comme deux fleurs émues
Frissonnantes de sève au baiser du zéphir,
Par celle qui blanchit la voûte du saphir
Restent là caressés, et rayonnent ensemble.
C’est l’oubli d’un instant ; puis la Sène rassemble
Ses esprits par l’amour vainement égarés,
D’un geste, d’un accent, d’un regard assurés,
Invite le héros et s’approche elle-même.
L’illustre fils du Brenn, près de celle qu’il aime
S’avance d’un pas ferme, et, broyé dans son cœur,
Son amour saigne à flots sous le talon vainqueur.
Tel, au haut du sillon de la sombre Armorique,
Immobile géant gardant ce sol antique,
Monarque du désert et roi majestueux
Sur la lande étendant tes membres vigoureux,
Tel, sous le pied d’Esus, ô chêne, son emblème,
Tu tiens un front sublime où pose un diadème ;
Tel, auprès de la Sène apparaît le guerrier !
La brise fait frémir l’aigle de son cimier ;
De son casque d’airain s’échappe un jet de flamme,
De son front, de ses yeux, l’éclair d’une grande âme ;
Et ses longs cheveux blonds sur sa puissante épaule,
Disent assez l’enfant de l’indomptable Gaule.
Salut ! sous ton armure, Héol aux cheveux d’or !
Aussi comme une amante épuisant son trésor,
La reine de l’azur semble, à force de gloire,
Tenter sur le héros d’assurer sa victoire ;