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Qui s’élève sur l’eau, que gagne la nacelle,
Et qui là-bas gémit ? Le flot qui s’amoncelle,
De plus en plus sonore, et toujours plus puissant,
Se précipite, court, arrive frémissant ;
Le rocher de l’écueil îe fend et le divise !
Nocher, veille au brisant et que ta rame avise ;
Sinon, c’est le naufrage et ta barque en débris !
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« Salut, » dit une voix, « chers et pieux abris !
Salut, ô Gavr-Ynys ! » Et la Sène intrépide
Bondit, saisit sa rame, attaque l’eau rapide,
Évite les récifs, pare aux funestes coups ;
Avec adresse et force entre dans les remous,
Semble autour des rochers le jouet du caprice ;
Soudain double une pointe, et sur une onde lisse
Lance, d’un bras nerveux, vers le rivage ami,
L’esquif qui part et vole après avoir frémi :
Goëlette s’arrête au baiser de l’arène.
Puis, sur elle aussitôt une main souveraine
S’abaisse et se prépare à l’énergique effort.
La voyant saine et sauve à l’aise sur le bord,
La blanche druidesse y laisse sa nacelle.
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Sur le haut du Dolmen la lumière étincelle :
La reine de la nuit, dans le calme nageant,
Verse tous les rayons de sa lampe d’argent.
Bélisana, du ciel, sur l’île bien connue
Veut souhaiter ainsi la douce bienvenue
A la. terrestre sœur qui lui donne sa foi.
Elle, l’œil inquiet, la poitrine en émoi,
Monte, gravit le flanc de la sainte colline.
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Pourquoi ton cœur bat-il ? Crains-tu, jeune héroïne !