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Et le doigt aussitôt d’errer sur l’instrument ;
Le prélude soupire, et la voix doucement :

D’Héol, auguste amante,
Tendre Bélisana,
A moins qu’âme ne mente,
Le feu qui me tourmente
Au ciel te domina !

De Dis l’ombre est chassée
Par ton regard vainqueur ;
Et ta Sène blessée
Peut t’ouvrir sa pensée,
Peut te livrer son cœur.

La vierge est une femme :
Les intimes accords
Résonnent dans son âme,
Et provoquent la flamme
Qui bravent les efforts.

J’ai vu la fraîche plante
S’incliner sur sa sœur ;
Et la feuille tremblante,
A la feuille en attente
Sourire avec douceur.

Que l’amoureuse plainte,
La plainte du ramier,
Parle à mon âme atteinte,
Et dans la forêt sainte
Et sous le blanc pommier !