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iii

Ces deux jeunes cœurs se dédommagent en se plongeant avec délire dans un grand amour, en commun, de leur mère adorée, la Gaule. Tous deux ont juré de la délivrer du joug des Romains, ou de périr. Bélisana a même dévoué sa vie à Esus pour son pays, dans le triomphe ou la défaite, heureuse de saisir ce noble moyen d’échapper aux dangers de son amour.

Dans un dernier conseil sur l’îlot de Gavr-Ynys, les chefs gaulois de la ligue ont résolu de sortir du Mor pour attaquer la flotte de César.

Le lendemain, dès le matin, les navires des Vénètes et de leurs alliés partent sous la conduite de Lez-Breiz, rencontrent l’ennemi et sont taillés en pièces. Lez-Breiz, mortellement blessé, revient expirer dans les bras de Bélisana, qui s’immole, sur le corps de son amant, à la vengeance de leurs autels, de leur amour, de leur patrie.

Le vieux Conan les ensevelit tous deux dans la tombelle de Gavr-Ynys, près de Hu et de Camma, avant de tomber sous le glaive du Romain.