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jeté aux poètes, et la gloire dans la pédanterie portée jusqu’au milieu des batailles, où le peuple prodiguait son sang, tandis que le roi leur donnait son nom, retenu qu’il était par sa grandeur loin de la mêlée[1]. « Le roi qui a pensé que les propriétés de ses sujets lui appartenaient, et qui s’est permis tous les genres d’actes arbitraires, c’est Mme de Staël qui parle, le roi (ose-t-on le dire et peut-on l’oublier) qui vint, le fouet à la main, interdire comme une offense le dernier reste de l’ombre d’un droit, les remontrances du parlement, ne respectait que lui-même, et n’a jamais pu concevoir ce que c’était qu’une nation ». On s’est indigné surtout de deux assertions : la première, « que le code lancé contre les religionnaires pouvait tout à fait se comparer aux lois de la Convention contre les émigrés ». La seconde, « que la gloire des grands écrivains du dix-septième siècle appartenait à la France, et ne devait pas être concentrée sur un seul homme, qui, au contraire, a persécuté quelques-uns de ces écrivains, et en a dédaigné beaucoup d’autres ». Quant au premier point, j’ai lu, il est vrai, dans un écrit récent, que « les lois contre les

  1. Gémit de sa grandeur qui l'attache au rivage. BOILEAU. (Note de Benjamin Constant.)