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CHAPITRE II.

Distrait, inattentif, ennuyé, je ne m’apercevais point de l’impression que je produisais, et je partageais mon temps entre des études que j’interrompais souvent, des projets que je n’exécutais pas, des plaisirs qui ne m’intéressaient guère, lorsqu’une circonstance, très-frivole en apparence, produisit dans ma disposition une révolution importante.

Un jeune homme avec lequel j’étais assez lié cherchait depuis quelques mois à plaire à l’une des femmes les moins insipides de la société dans laquelle nous vivions : j’étais le confident très-désintéressé de son entreprise. Après de longs efforts, il parvint à se faire aimer ; et comme il ne m’avait point caché ses revers et ses peines, il se crut obligé de me communiquer ses succès : rien n’égalait