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sans doute, en vous montrant dans le monde. »

Je fus reconnaissant de la bienveillance qu’un homme âgé me témoignait. Je me rendis chez lui ; il ne fut point question d’Ellénore. Le baron me retint à dîner : il n’y avait, ce jour-là, que quelques hommes assez spirituels et assez aimables. Je fus d’abord embarrassé, mais je fis effort sur moi-même ; je me ranimai, je parlai ; je déployai le plus qu’il me fut possible de l’esprit et des connaissances. Je m’aperçus que je réussissais à captiver l’approbation. Je retrouvai dans ce genre de succès une jouissance d’amour-propre dont j’avais été privé dès longtemps : cette jouissance me rendit la société du baron de T*** plus agréable.

Mes visites chez lui se multiplièrent. Il me chargea de quelques travaux relatifs à sa mission, et qu’il croyait pouvoir me confier sans inconvénient. Ellénore fut d’abord surprise de cette révolution dans ma vie ; mais je