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V


DE LA PEINE DE MORT ET DE LA DÉTENTION[1].

DE LA PEINE DE MORT.

La peine de mort, même réduite à la simple privation de la vie, a été l’objet des réclamations de plusieurs philosophes estimables. Ils ont contesté à la société le droit d’infliger cette peine, qui leur semblait excéder sa juridiction. Mais ils n’ont pas considéré que tous les raisonnements qu’ils employaient s’appliquaient à toutes les autres peines un peu rigoureuses. Si la loi devait s’abstenir de mettre un terme à la vie des coupables, elle devrait s’abstenir de tout ce qui peut l’abréger. Or, la détention, les travaux forcés, la déportation, l’exil même, toutes les souffrances, soit physiques, soit morales, accélèrent la fin de l’existence qu’elles atteignent.

  1. Sur la peine de mort, voir : Beccaria, Des délits et des peines, ch. xvi. Commentaires de Voltaire sur ce chapitre. — Rœderer, Considérations sur la peine de mort, Journal d’économie politique, no 28. — De Bonald, Œuvres complètes, t. I, p. 390, 391 ; t. II, p. 27 ; — De Cormenin, Œuvres complètes, t. III, p. 1 et suiv. — Les divers écrits que nous indiquons ici résument, soit au point de vue du maintien de la peine de mort, soit au point de vue de l’abolition, ce qui a été dit de plus important.
    (Note de l’éditeur.)