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    simonisme, fouriérisme, icarisme, mutualisme, etc. Car la réglementation du travail n’est autre chose que le despotisme, c’est-à-dire l’anéantissement de l’activité humaine dans ce qu’elle a de plus légitime et de plus moral. Aujourd’hui ce n’est plus l’état qui prétend à ce despotisme, ce sont les rêveurs, les ambitieux en quête de popularité. On flatte les classes laborieuses pour gagner leurs suffrages ; on les abuse par de vaines promesses, par des systèmes irréalisables, et de sottise en sottise, on a conduit une foule d’honnêtes travailleurs jusqu’aux dernières limites de l’absurde en attendant qu’on les conduise à la misère.

    Les ateliers égalitaires, ou la rémunération est égale pour tous, quelle que soit la capacité de chacun ;

    Le droit au travail, qui impose à l’État le devoir d’assurer à tous ses membres et en toutes circonstances une occupation en rapport avec leurs besoins ou leurs convoitises ;

    L’abolition du salariat ;

    La suppression des patrons ;

    La gratuité du crédit ;

    L’abolition du capital ;

    L’expropriation des grandes usines, avec ou sans indemnité, au profit des classes ouvrières ;

    Voilà l’essence des systèmes mis en avant par nos réformateurs modernes.

    La guerre civile, les grèves, la ruine momentanée de quelques-unes de nos plus belles industries au profit de la concurrence étrangères, voilà les résultats de ces systèmes !

    (Note de l’éditeur.)