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degré que les Révolutionnaires qui attaquent avec le plus d’acharnement l’Ordre de Choses actuel, ne sauraient se dire ennemis du Principe de la Stabilité, puisqu’ils ne s’efforcent de renverser cet Ordre de Choses que parce qu’ils imaginent, en culbutant celui-ci, pouvoir en établir un meilleur ?

Les Conservateurs ne sont donc pas des ennemis absolus du Progrès ; ils sont ennemis seulement des Agitations et des Perturbations que les Révolutionnaires prennent pour les conditions du Progrès : et les Révolutionnaires ne sont pas ennemis absolus de la Stabilité ; ils sont seulement ennemis d’un Ordre politique que leur ignorance des conditions réelles du Progrès leur fait considérer comme l’Obstacle à la réalisation du Progrès.

Or, s’il est vrai que nous connaissions et que nous ayons même dévoilé déjà dans ce Manifeste les premières et les plus immédiates conditions de la Stabilité et du Progrès ; s’il est vrai que ces conditions, bien loin d’être contradictoires, sont absolument identiques, ou, en d’autres termes, que la Garantie du Progrès se trouve être précisément la Garantie de la Stabilité ; si, non contents d’aller dans le sens de la Stabilité et dans le sens du Progrès bien au-delà des vœux et des espérances de tous les Conservateurs et de tous les Radicaux, nous présentons encore, aux uns, les moyens d’assurer immédiatement la Stabilité de l’État, aux autres, les moyens d’imprimer à la Société une marche aussi régulière et aussi rapide que