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miner que ce qui est bon, vrai et légitime, soumettant elle-même à ce Criterium la décisive Vérification et la Réalisation ultérieure de ses propres vues sociales.

Ainsi, d’un côté, la Doctrine Sociétaire est essentiellement un fait de Savoir, c’est-à-dire qu’elle ne peut être réalisée qu’autant que la Société sera parvenue à savoir que cette Doctrine est bonne, et à vouloir librement en réaliser les Plans déterminés et expérimentés. Ce caractère même est tel que, si cette Doctrine était maîtresse du Pouvoir, manifestement elle ne pourrait l’employer qu’à la Vérification locale de ses vues, et non à leur Généralisation forcée par la Loi. — D’un autre côté, tous les Partis demandent le Pouvoir pour appliquer à la Société et au gouvernement de l’État leurs Idées vagues et inexpérimentales, Idées qu’eux-mêmes, arbitrairement et contrairement à tous ceux qui ne sont pas de leur opinion, ils décident être les meilleures. Comment ces Partis seraient-ils donc reçus à accuser d’Orgueil la seule Doctrine qui, par la nature même de ses Principes, soit entièrement à l’abri de toute imputation de tendance à l’établissement d’une Domination illégitime et arbitraire de ses Idées, et qui peut avec pleine raison porter cette accusation contre eux tous ?

Nous ferons observer, en outre, que chaque Parti ne se contente pas de décider par lui-même, et sans soumettre sa décision à aucune Vérification scientifique, que ses opinions sont la Vérité, et que les opinions des autres