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Il demeure donc avéré, en premier lieu, que toute Doctrine de Réforme sociale, à moins de se déclarer elle-même un rêve vague et incohérent, de reconnaître elle-même sa propre irréalisabilité, doit posséder un Plan déterminé relatif à une nouvelle organisation de la Commune. Conséquemment cette doctrine devra s’en tenir à demander la vérification expérimentale ou l’épreuve locale, en abdiquant ainsi tout caractère actuel de Réforme politique[1], c’est-à-dire de Réforme préalable dans la forme constitutionnelle du Pouvoir existant.

En second lieu, — sous peine de flagrante immoralité[2], le But de toute Réforme sociale doit être la réalisation absolue de l’Association des individus et des classes dans la Société, ou, au moins, une réalisation de cette Association, plus avancée et plus complète que celle qui peut exister dans l’état social que ladite Réforme a la prétention d’améliorer. — De là il résulte incontestablement :

  1. Le mot politique est pris ici dans l’un des sens les plus vulgaires (Voy. page 7 et suivantes).
  2. Toute Doctrine qui implique une contradiction avec le But social supérieur, c’est-à-dire avec l’Association des individus, des classes et des peuples, est immorale. La moralité des actes ou des idées n’est autre chose, au point de vue élevé (voyez page 11), que leur Concordance avec le But social.