Page:Considerant - Bases de la politique positive, manifeste de l'école sociétaire fondée par Fourier.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.

singulière, il faudrait cesser absolument de raisonner, car tout homme qui raisonne en connaissance de cause, sait que toute conception déterminée, toute définition, est une conception absolue, et que toute conception qui n’est pas un absolu n’est qu’une idée plus ou moins vague, plus ou moins obscure, une apparence de conception, sur laquelle on ne peut bâtir par le raisonnement aucune connaissance solide.

Nous ne craindrons donc pas plus d’invoquer l’Absolu dans les questions sociales que dans toutes autres questions, quitte à faire de l’idée absolue un usage rationnel et logique. Mais, afin d’éviter toute équivoque et toute objection oiseuse, nous déclarons que, quand nous parlons d’une réalisation absolue quelconque, il est bien entendu que cette expression ne désigne pas autre chose que la limite des réalisations pratiquement possibles : — que cette limite puisse être ou n’être pas atteinte, cela n’est pas même en question.

Nous avions assez scrupuleusement et assez fortement exprimé notre pensée à ce sujet dans tout le cours du Manifeste, pour nous croire à l’abri des interprétations erronées que nous relevons ici. Mais puisque, malgré la netteté avec laquelle nous avons séparé le domaine des limites ou des conceptions absolues, du domaine des réalisations finies et pratiques, nous avons été avertis par différentes critiques, qu’on ne doit pas confondre l’Idéal avec le Réalisé, le Fini avec l’Infini ; puisqu’on