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tre n’est la force de la poudre dont le meurtrier aurait chargé son arme. C’est ce que savent tous ceux qui ont étudié les ouvrages de l’École Sociétaire avec quelque peu d’attention et d’intelligence.

Cependant (qui le pourrait croire si le fait ne s’était pas fréquemment reproduit ?), c’est sur l’exploitation de la misérable équivoque, qui consiste à attribuer au mot passion, contrairement au sens de la définition scientifique, ce sens vulgaire embrassant les vices les plus odieux, les excès les plus abominables ; c’est sur l’exploitation d’une aussi honteuse imposture, que l’on n’a pas craint de fonder la plupart des attaques dirigées jusqu’ici contre la Doctrine de Fourier.

Fourier prétend que toutes les Passions (sens scientifique, les Facultés actives de l’âme humaine) sont bonnes, c’est-à-dire, sont de nature à être utilisées dans un mécanisme social qui engagerait toute leur activité dans la voie du bien. — La mauvaise foi des adversaires de Fourier traduit cette pensée en celle-ci : « Fourier légitime toutes les passions (sens vulgaire, comprenant tous les excès, tous les crimes) et veut que chacun puisse, sans frein et sans entraves, assassiner, piller, égorger, se rouler dans tous les vices, se livrer à toutes les dépravations, s’abandonner impunément à tous les désordres imaginables ! » Pour être quelquefois présentée en termes qui en déguisent mieux l’imposture, telle n’en est pas moins la traduction que font au public,