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2o  Quand elle aura déterminé les moyens les plus efficaces de réaliser le Bien et de diminuer le Mal, dans la société humaine, au lieu de borner son rôle à une impuissante et illusoire prescription verbale de faire le Bien et d’éviter le Mal.

Disons maintenant que dans l’écrit que l’on va lire, les mots moral et immoral, quand nous nous en sommes servis pour caractériser des doctrines, ont été généralement employés pour signifier, le premier, ce qui tend à associer les hommes (individus, familles, classes, nations, peuples, races) ; le second, ce qui tend à les diviser, à les éloigner du but que l’Humanité doit actuellement poursuivre, la constitution volontaire et libre de son Unité. Moral et immoral signifient alors conforme ou opposé au bien social. C’est à regret que nous nous sommes servis de ces mots dont la formation est mauvaise, mais qui sont fort en vogue aujourd’hui ; du moins ces termes ne feront-ils pas équivoque sous notre plume.


PASSION. — La profonde ignorance où toutes les philosophies ont laissé l’homme sur sa propre nature (ignorance qui provient précisément de ce que les philosophes n’ont jamais fait d’étude sérieuse sur les Passions humaines), a abandonné ce mot aux acceptions les plus diverses. Examinons-en quelques-unes, sans nous arrêter aux nuances.

Tantôt passion signifiera un sentiment fort ou faible,