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sance révolutionnaire, et dont il imagine avoir raison avec des fonds secrets et des gendarmes ; cette idée… elle brisera probablement la Société, si elle n’est combattue que par ces tristes moyens de Répression qu’on songe seuls à lui opposer.


Voici ce dont il serait temps que ceux qui nous gouvernent, et que l’on appelle des hommes d’État, voulussent bien se pénétrer :

C’est qu’il n’y a, en Politique, d’Idées dangereuses que les Idées qui sont vagues ou qui sont fausses ;

Et qu’il n’y a qu’un moyen (mais un moyen très-facile) de tuer les Idées dangereuses, c’est-à-dire les Idées vagues elles Idées fausses ; c’est de les forcer à se formuler et à se réaliser.

Les idées pour lesquelles les Esprits se passionnent, s’exaltent, s’échauffent, desquelles ils se font des Drapeaux, des Armes… ces Idées-là, offrez-leur de se réaliser au grand jour. — S’il y a du bon en elles, la Société édifiée en fera librement son profit. Si elles ne sont que des rêves, des fantômes, en les touchant vous les ferez évanouir. Les Fantômes ne sont redoutables que dans l’obscurité ; le grand jour les tue.

En résumé, on entretiendra toujours très-facilement dans les Populations l’esprit révolutionnaire et la haine du Pouvoir (quel que soit le Pouvoir et quelle qu’en soit la forme) aussi longtemps qu’on pourra faire croire aux