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tion ; elle vit en réalité et sur le sol. L’individu ne saurait d’ailleurs être en corrélation directe avec tous les autres individus, ni se trouver partout à la fois. Il en résulte que, quel que soit l’état de la Société humaine, celle-ci est toujours formée de groupes ou agglomérations d’individus et de familles faisant corps et composant les premiers éléments sociaux, qui sont à la société toute entière ce que les alvéoles sont à la ruche, les régiments à l’armée, les unités au nombre. Cette première agglomération, nomade chez les peuples patriarcaux et chez les peuples sauvages, fixée au sol chez les peuples barbares et chez les peuples civilisés, s’appelle, suivant les temps, les lieux et l’état de développement, horde, tribu, douair, kraal, village, bourg, cité, etc. Cette unité sociale, cette alvéole de la ruche ; cette première agglomération, sans laquelle il n’y a pas de Société pratiquement réalisable, c’est ce que nous appellerons la Commune, en généralisant le sens que ce mot comporte dans notre langue, et l’appliquant ainsi à l’élément primitif de toute Société réalisée.


POLITIQUE. — C’est encore un de ces mots Protées, contre les diverses significations desquels nous cherchons à mettre le lecteur en garde. Tantôt la Politique sera l’Art de gouverner les États ; tantôt le sens s’élevera plus haut, comme dans cette phrase où Voltaire la définit par le but qu’il lui conçoit : le véritable but de la Politique