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qui est souvent fort nuisible, à s’approprier des lambeaux ou des termes de l’Idée au fur et à mesure que celle-ci prend crédit, et à l’associer ainsi, du moins en apparence, à la défense de ses Erreurs et de ses Passions.

En résumé, la Presse périodique actuelle, la Presse des Partis n’accueille pas une Idée nouvelle ; elle l’étouffe, elle la calomnie, elle la déchire. Voilà le fait dans sa généralité : quelques exceptions honorables que nous nous empressons toujours de signaler, quelques bons témoignages individuels glissés furtivement de temps à autre dans les colonnes de tel ou tel Journal, n’infirment point la règle générale.

Il faut donc qu’une Idée nouvelle s’impose de haute lutte à la Presse, qu’elle se répande dans le Public par ses propres forces, c’est-à-dire qu’elle se crée à elle-même sa Presse périodique, puisque c’est le seul moyen, aujourd’hui, d’acquérir publicité, créance et puissance.

Nous l’avons déjà dit, tout s’est passé ainsi pour la Doctrine de Fourier. Pendant vingt-trois ans qu’elle a été privée d’un Journal, et renfermée dans les Livres du Chef et de son premier Disciple[1], ces Livres sont restés totalement inconnus au Public ; pendant vingt-trois ans la Conception de Fourier a été étouffée par la Presse[2] ;

  1. Just Muiron, de Besançon.
  2. Des tentatives nombreuses ont été faites auprès des publicistes et des principaux journaux de l’époque pour obtenir l’examen