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blissement d’une Librairie spéciale et publication de Journaux), la Promulgation de la Doctrine[1] ; — c’était notre première tâche.

Quant à la seconde tâche, — la préparation de l’É-

  1. Il ne manque pas de gens qui nous disent : « Une expérience fera mille fois plus de prosélytes que toutes les phrases du monde. Pourquoi perdez-vous le temps en paroles, en prédications ? À l’œuvre donc ! agissez, organisez une Commune Sociétaire, et nous verrons alors ce que vaut votre Système. » — Nous sommes parfaitement de l’avis de ces personnes sur le caractère décisif d’un succès en Réalisation, et il nous semble même que nous professons depuis fort longtemps l’opinion à laquelle on cherche ainsi à nous convertir. Aussi serions-nous, à la rigueur, très-disposés à renoncer même à toute Propagation, si ceux qui nous y engagent voulaient, à cette condition, nous garantir les capitaux, les ressources et tous les moyens qui seront nécessaires à l’exécution complète d’une Fondation Sociétaire sérieuse.
    Comment avons-nous conquis les ressources dont nous disposons actuellement ? Par la Propagation. Si nous n’avions pas fait, depuis dix ans, une Propagation active, nous serions, pour la Réalisation de la Théorie, de dix années en arrière. Enfin si, au lieu d’étendre toujours le cercle de la Propagation pour assurer le succès d’une Réalisation sérieuse, nous nous jetions imprudemment dans quelque Essai bâtard, avec des capitaux et des moyens insuffisants, et en abandonnant nos travaux de Propagation, nous compromettrions notre œuvre à plaisir, et nous reculerions nous-mêmes, pour de longues années peut-être, le triomphe de la Réforme que nous poursuivons. Nous avons pu être excusables d’agir ainsi en 1832, au début de notre Propagation ; nous ne le serions plus aujourd’hui.