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la toute-puissance naturelle et intrinsèque de son Système organique, au point de ne pas exiger des hommes dont elle prétendait réaliser l’Association ou l’Union, une Adhésion spirituelle, une Foi préalable à ses Principes, ou même une simple connaissance de ses points fondamentaux[1].

  1. Dans le but de préciser et d’éclaircir l’idée importante sur laquelle nous appelons ici l’attention du lecteur, nous citerons l’exemple récent du Saint-Simonisme. Cette Doctrine, qui avait fini, pour caractériser son But, par prendre à Fourier le mot d’Association universelle sans lui emprunter la claire intelligence de ce mot, et sans tenir compte le moins du monde des Conditions scientifiques les plus élémentaires de l’Association humaine ; le Saint-Simonisme, en supposant, ce que nous sommes loin d’admettre, qu’il eût eu puissance d’opérer l’Association, ne pouvait évidemment songer et ne songeait effectivement à exercer cette puissance que sur des individus préalablement imbus de la Foi saint-simonienne et rendus disciplinables par cette Foi.

    Ainsi, les promoteurs du Saint-Simonisme n’auraient pu associer Saint-Simoniennement que des hommes qui eussent été déjà Saint-Simoniens de cœur et d’âme. Les promoteurs du Procédé naturel d’Association découvert par Fourier, au contraire, déclarent superflu, pour que des hommes puissent être associés phalanstériennement (c’est-à-dire d’après le Procédé Sériaire), que ces hommes croient à la Doctrine phalanstérienne, qu’ils soient animés d’une Foi phalanstérienne. Il y a plus, ils reconnaissent qu’il convient même que la Masse sur laquelle sera expérimentée la valeur, la vérité, la puissance du Procédé Sériaire, en ignore généralement la théorie dogmatique, afin qu’il reste bien prouvé, aux yeux du monde, que l’Association opérée dans un Essai Sociétaire y est le