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générale, dont ce Système se propose la Réalisation. Ce but n’est ni celui de la Théorie, ni le nôtre. Si nous prétendions fonder dans la grande Société une petite Société de Croyants, nous ne serions que des Sectaires d’un certain ordre. Or, la Société actuelle redoute la Secte, elle se défie de l’esprit de Secte, et en cela elle a parfaitement raison. Si nous commettions la faute de constituer en Secte les Partisans de nos Idées, nous donnerions gratuitement nous-mêmes à nos Idées une fort mauvaise recommandation.

Il est donc entendu et bien entendu que, loin de songer à créer rien qui pût ressembler à une Corporation de Croyants vivant d’une vie intérieure, nous considérerions, au contraire, comme faux et funeste, le développement des tendances passionnelles qui pourraient pousser des esprits peu réfléchis à des tentatives condamnées par la Théorie que nous avons pour but de faire connaître et d’appliquer. Nous pensons que de semblables tentatives ne serviraient qu’à compromettre nos Idées aux yeux du monde, et n’aboutiraient à l’Intérieur, comme la Science sociale l’établit d’avance, qu’à semer la discussion, la dispute, la zizanie dans les rangs de ses Partisans, et à y faire éclore les essors subversifs de la Passion individuelle.

Nous établissons donc :

1o Que l’Union ou l’Association directe d’une Masse d’individus ne peut être établie solidement que par la