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garde contre l’imperfection du langage, ni rechercher trop scrupuleusement la pensée à travers la lettre qui la manifeste. Nous appelons fortement sur ce point l’attention du lecteur, et, pour lui faciliter la tâche, nous signalerons brièvement, sur quelques termes dont nous aurons occasion de nous servir, des variations de sens fécondes à l’infini en erreurs et en sophismes.


SOCIÉTÉ. — Ce mot, entre autres acceptions diverses, signifie tantôt la collection des individus qui vivent en Société, tantôt l’état de la Société. Cette dernière acception est la plus fréquente dans les questions de réforme sociale. Voici comment la mixtion des deux sens produit le sophisme : par exemple, on profite de l’idée juste et acceptée du respect que l’individu doit à la Société (à la masse, à la collection de ses semblables), pour désigner à l’animadversion publique tels ou tels hommes que l’on accuse d’attaquer, d’outrager, de vouloir bouleverser la Société (sens mixte et vague), tandis que c’est l’amour ardent de la Société (collection des hommes) qui dicte à ceux-ci leurs critiques et leurs accusations contre la Société (une forme donnée), qu’ils veulent faire passer, en l’améliorant, à un état plus avancé, plus heureux.

Autre exemple. On énonce cette proposition :