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nelle[1] de chaque individu dans un cercle d’obligations et de prescriptions que la Loi, la Morale et la Religion lui défendaient, et avec raison, de franchir, parce qu’au-delà de ce cercle, le développement de sa Liberté devenait ou pouvait devenir funeste. En suivant cette voie de Réaction contre la Liberté au nom de l’Ordre, on n’est parvenu, — c’est un fait, — qu’à contenir la production du Mal dans certaines limites, sans obtenir la Réalisation générale et régulière du Bien.

Fourier, pour résoudre le Problème de l’annihilation du Mal, de la production régulière du Bien, et de la garantie absolue de l’Ordre, a spéculé sur la Liberté elle-même : il s’est donné pour tâche de déterminer une Combinaison des Relations sociales telle que, dans cette Combinaison nouvelle, la Liberté fût toujours intéressée à l’Ordre, la Passion individuelle toujours dans le parti du Bien. — En suivant cette voie, il est parvenu à une Combinaison qui, dans notre conviction, résout ce Problème immense.

Les Philosophes, les Moralistes, les Législateurs, les Réformateurs religieux, se sont préoccupés surtout d’agir sur l’individu par l’impératif du Devoir ou de la Loi, par la contrainte morale ou par la répression physique, pour enchaîner les Passions et les Intérêts dans des limites où ils ne fussent point malfaisants.

  1. Voyez le mot Passion, dans les définitions, page 15.