a qu’un moyen de comprimer le fléau de la guerre, c’est de comprimer les désordres qui amènent cette terrible purification.
Dans la tragédie grecque d’Oreste, Hélène, l’un des personnages de la pièce, est soustraite par les dieux au juste ressentiment des Grecs, et placée dans le ciel à côté de ses deux frères, pour être avec eux un signe de salut aux navigateurs. Apollon paroît pour justifier cette étrange apothéose[1]. La beauté d’Hélène, dit-il, ne fut qu’un instrument dont les dieux se servirent pour mettre aux prises les Grecs et les Troyens, et faire couler leur sang, afin d’étancher[2] sur la terre l’iniquité des hommes devenus trop nombreux[3].
Apollon parloit fort bien. Ce sont les hommes qui assemblent les nuages, et ils se plaignent ensuite des tempêtes.
C’est le courroux des rois qui fait armer la terre ;
C’est le courroux des cieux qui fait armer les rois.
Je sens bien que, dans toutes ces consi-