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ment ce que la Providence ne vouloit pas. Comme elle peut tout ce qu’elle veut, elle ignore ces grâces produites par l’impuissance de punir. Il falloit que la grande épuration s’accomplît, et que les yeux fussent frappés ; il falloit que le métal françois, dégagé de ses scories aigres et impures, parvînt plus net et plus malléable entre les mains du Roi futur. Sans doute, la Providence n’a pas besoin de punir dans le temps pour justicier ses voies ; mais, à cette époque, elle se met à notre portée, et punit comme un tribunal humain.

Il y a eu des nations condamnées à mort au pied de la lettre comme des individus coupables, et nous savons pourquoi[1]. S’il entroit dans les desseins de Dieu de nous révéler ses plans à l’égard de la révolution françoise, nous lirions le châtiment des François comme l’arrêt d’un parlement. — Mais que saurions-nous de plus ? Ce châtiment n’est-il pas visible ? N’avons-nous pas

  1. Levit., XVIII., 21 et seq. XX., 23. — Deuter., XVIII., 9 et seq. — I Reg., XV., 24. — IV Reg., XVII., 7 et seq. et XXI., 2. — Herodot., lib. II., §46, et la note de M. Larcher sur cet endroit.