Page:Considérations sur la France.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en affirmant que l’objet religieux n'est peut-être pas être le premier dont ils s’occupent : n’importe, ils subsistent, et cette durée est un prodige. Combien d’esprits superficiels rient de cet amalgame si étrange d’un moine et d’un soldat ! Il vaudrait mieux s’extasier sur cette force cachée, par laquelle ces ordres ont percé les siècles, comprimé des puissances formidables, et résisté à des choses qui nous étonnent encore dans l’histoire. Or, cette force, c’est le nom sur lequel ces institutions reposent ; car rien n’est que par celui qui est. Au milieu du bouleversement général dont nous sommes témoins, le défaut d’éducation fixe surtout l’œil inquiet des amis de l’ordre. Plus d’une fois on les a entendu dire qu’il faudroit rétablir les Jésuites. Je ne discute point ici le mérite de l’ordre ; mais ce vœu ne suppose pas des réflexions bien profondes. Ne diroit-on pas que saint Ignace est là prêt à servir nos vues ? Si l’ordre est détruit, quelque frère cuisinier peut-être pourroit le rétablir par le même esprit qui le créa ; mais tous les Souverains de l’univers n’y réussiroient pas.

Il est une loi divine aussi certaine, aussi palpable que les lois du mouvement.