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architecture harmonienne.

Toutes les pièces de la construction harmonienne, appartements et ateliers, et tous les corps de bâtiments, sont reliés entre eux par une rue-galerie qui les embrasse, circule autour de l’édifice et l’enveloppe tout entier. Cette circum-galerie est double : au rez-de-chaussée elle est formée par des arcades qui s’étendent parallèlement au bâtiment, comme au Palais Royal ; sur ces arcades, au-dessus du plafond de la galerie inférieure s’élève celle du premier étage. Cette dernière monte jusqu’au sommet de l’édifice, et prend jour par de hautes et longues fenêtres, auquel cas les appartements des étages supérieurs s’ouvrent sur elle ; ou bien elle s’arrête et forme terrasse pour l’étage supérieur.

Inutile de dire que ces galeries sont vitrées, ventilées et rafraîchies en été, chauffées en hiver, toujours abondamment pourvues d’air et agréablement tempérées.

La rue-galerie est certainement l’un des organes les plus caractéristiques de l’architecture sociétaire. La rue-galerie d’un Phalanstère de haute Harmonie est au moins aussi large et aussi somptueuse que la galerie du Louvre. Elle sert pour les grands repas et les réunions extraordinaires. Parées de fleurs comme les plus belles serres, décorées des plus riches produits des arts et de l’industrie, les galeries et les salons des Phalanstères ouvrent aux artistes d’Harmonie d’admirables expositions permanentes. Il est probable que souvent elles seront construites entièrement en verre.

Il faut se figurer cette élégante galerie courant tout autour des corps de bâtiment, des jardins intérieurs et des cours du Phalanstère ; tantôt en dehors, tantôt en dedans du palais : tantôt s’élargissant pour former une large rotonde, un atrium inondé de jour ; projetant, au travers des cours, ses couloirs sur colonnes, ou de légers ponts suspendus, pour réunir deux faces parallèles de l’édifice ; s’embranchant enfin aux grands escaliers blancs et s’ouvrant partout des communications larges et somptueuses.