ritoriale : l’insouciance et la liberté sont les traits saillants des mœurs de cette période. Voyez l’habitation, comme elle est en conformité de relation avec ces caractères. Cette habitation n’est qu’une frêle construction de terre, de mousse et de branchages, élevée sans peine et abandonnée sans regret lorsque la chasse ou la guerre commandent le déplacement de la peuplade.
La pêche, la chasse et la guerre sont les seuls éléments de l’activité du Sauvage ; aussi les os de poissons qui lui servent d’hameçon, l’arc et les flèches avec lesquelles il atteint sa proie dans les forêts, et ses armes de guerre, tomawk, zagaye et couteau à scalper, composent-ils avec les crânes des ennemis vaincus, les peaux des quadrupèdes et les dépouilles des oiseaux mis à mort, toute la décoration de sa demeure.
Voilà la construction, voilà la décoration.
Tous les caractères de la période sont là. La hutte vous dit toute la vie du Sauvage. — Dans cet état de faiblesse et d’enfance, l’humanité ne laisse aucune trace de son passage ; son pied ne marque pas sur le sol ; elle ne change pas l’aspect des lieux où elle a résidé.
L’Arabe vagabond, lui, porte à dos de chameau sa maison, toujours prêt, dans sa vie errante, à dresser sa tente là où il rencontre une source d’eau vive et des pâturages. La corrélation est telle, que quand vous prononcez ce mot, l’Arabe, vous ne pouvez vous représenter l’homme du désert sans voir en même temps son cheval, son chameau et sa tente. — Le Lapon grossier hiverne dans une hutte enfumée et souterraine, et cette architecture aussi est en rapport avec ses habitudes et ses mœurs. Cette vie dans le sein de la terre, n’est-elle pas la représentation fidèle d’un état social véritablement embrionnaire et fœtal ?
Puis viennent les tours épaisses et crénelées du seigneur féodal, aux murs lourds et massifs comme sa cuirasse de guerre, le château-fort sur la cime du rocher qu’il étreint de ses fondations de pierre et de ciment,