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même à renvoyer le projet à celle déjà instituée, afin qu’il fût remis à l’étude pour être présenté de nouveau à la prochaine session. Vous comprendrez aisément pourquoi j’insiste sur ce point. Avec les dispositions peu favorables dans lesquelles on est à notre égard, on cherchera peut-être à donner à ce vote une intention qu’il ne pouvait avoir, et il est utile que vous soyez prémuni contre ces fâcheuses tendances.

Le projet l’emporta à la simple majorité d’une voix. Connaissant maintenant l’état des esprits au moment de ce vote, vous pouvez en apprécier vous-mêmes la véritable signification, et par un examen attentif et impartial du travail du conseil vous jugerez jusqu’à quel point étaient fondées les hésitations de la minorité.

L’adresse au roi résume toutes les questions vitales du pays. Elle répond d’une manière victorieuse aux doutes émis sur notre sincérité ; votée à l’unanimité moins une voix, elle fait écrouler les coupables espérances de désunion dont quelques esprits se berçaient encore. Expression franche et loyale de nos sentiments et de nos plaintes, elle ne pouvait donner lieu à aucune discussion, et elle n’a eu à subir, dans un court débat, que quelques modifications de rédaction. On pourra la trouver un peu longue, mais il faut tenir compte de la quantité des matières qu’elle avait à traiter ; si elle dépasse un peu les bornes d’une adresse au roi, elle ne sera pas trop longue comme mémoire au gouvernement. Recevez, Messieurs les Délégués, l’assurance de ma considération distinguée,

Le Président du conseil colonial,
Signé Ambert.




Impr. de Guiraudet et Jouaust, rue S.-Honoré, 315.