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Mais quel est le remède que le gouvernement se proposerait d’appliquer à ces plaies ? Le croiriez-vous, Messieurs !  ! le dégrèvement des surtaxes !

Le dégrèvement des surtaxes ! Le ministre est-il si étranger à tout ce qui touche les colonies, qu’il ne sache qu’à l’égard de leurs sucres, le dégrèvement ne soit qu’une faveur dérisoire, par cela qu’ils ne peuvent atteindre aux types que frappe la surtaxe ? Placés dans un état d’infériorité par les mauvaises conditions de leur fabrication, les sucres des colonies n’atteignent pas, dans la moyenne, à la bonne 4me : aussi leur offrir le dégrèvement de la surtaxe comme encouragement, et même comme soulagement, n’est-ce pas, par un sarcasme amer, renouveler pour eux un des supplices de la fable !

L’équilibre entre les deux industries ne peut trouver un niveau que dans une satisfaction donnée aux conditions respectives de leurs prix de revient. Le sucre métropolitain, assis sur le marché, s’y débite sans frais ; et, en outre de frais nombreux qui en diminuent le prix de vente, le sucre colonial n’arrive à ce marché qu’à la charge d’un transport qu’on ne peut pas calculer à moins de 26 fr. 60 cent, les 50 kilogrammes. C’est donc seulement dans la diminution de cette charge sur les droits d’entrée que le sucre colonial peut trouver le soulagement qu’on paraîtrait vouloir lui accorder, et c’est là la conclusion que vous propose l’auteur de la proposition

Votre commission a donc l’honneur de vous proposer l’adoption de la proposition dans les termes où elle vous a été présentée.


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