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No 17. — COMMUNE DU GOSIER.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Gosier, 2 août 1847.


Monsieur le Président,

Par votre circulaire du 11 juillet dernier, vous me remettez un exemplaire lithographié de l’adresse au roi votée par le conseil colonial, et vous m’invitez à la communiquer aux principaux propriétaires de la commune.

Je me suis conformé à votre désir, monsieur le président, et, aujourd’hui, j’ai l’honneur de vous retourner cette adresse, revêtue de la signature des principaux propriétaires du Gosier. Deux ou trois seulement ont refusé, et plusieurs autres, absents de la colonie, n’ont pu exprimer leur adhésion.

Depuis que les colonies sont devenues l’objet d’une haine injuste et systématique, de calomnies odieuses et d’un régime exceptionnel qui détruit tout, sans rien édifier, la position qui nous est faite n’est, en effet, plus tenable. J’adhère donc, personnellement, à la demande d’une émancipation faite par le conseil colonial dans son adresse au Roi, mais dans le cas seulement où cette grande mesure sera précédée ou au moins accompagnée d’une sérieuse indemnité, sans laquelle, il faut le dire, cette émancipation ne serait qu’une spoliation de la fortune coloniale, que la force pourrait seule nous imposer.

Veuillez agréer, je vous prie, monsieur le président, l’assurance de ma considération très distinguée,


Signé Kayser.


(Au bas de l’adresse du conseil colonial est écrit : )

Les habitants, propriétaires, de la commune du Gosier, qui sont de l’opinion exprimée dans l’adresse au Roi ci-dessus, sont priés d’apposer leurs signatures au bas du présent, en forme d’adhésion.