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LETTRE DE M. LE GÉNÉRAL AMBERT

AUX DÉLÉGUÉS DE LA GUADELOUPE,
ACCOMPAGNANT l’ENVOI DES ADHÉSIONS DES COMMUNES DE LA COLONIE À LA RÉSOLUTION DU CONSEIL COLONIAL.


Basse-Terre, le 11 août 1847.


Messieurs les Délégués,


Je suis heureux de pouvoir vous transmettre la manifestation éclatante des colons de la Guadeloupe en faveur de l’acte par lequel le conseil Colonial, partageant l’opinion de ses délégués, a pris l’initiative des graves mesures qui seules peuvent sauver les colonies d’une perte imminente.

Vous trouverez sous ce pli une copie authentique des actes d’adhésion qui me sont déjà parvenus, au nombre de 19. À la Grande-Terre, les communes de Sainte-Anne et du Petit-Canal sont les seules qui n’aient pas encore exprimé leur sentiment ; mais, à l’exception d’un très petit nombre de personnes, l’opinion y est la même que dans les autres communes. À la Guadeloupe, il manque la Goyave, le Petit-Bourg et la Baie-Mahault. Les adhésions des deux premières me sont annoncées. Ainsi, si l’on considère que les autres communes de la colonie, telles que les Saintes, la Pointe-Noire, Deshayes, sont de peu d’importance, parce qu’elles ne possèdent que peu d’esclaves, et si l’on met de côté Saint-Martin, dont l’opinion est déjà connue depuis longtemps, on peut dire que le pays est unanime dans l’expression de la pensée qui a dicté les déterminations du conseil colonial, et que son concours est irrévocablement acquis aux mesures qui auront pour objet la représentation directe et l’émancipation simultanée, précédée de l’indemnité et de l’organisation du travail libre sur le principe de l’association.