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et de ce qu’on en ferait après le retour au pays natal.

Jean Creps, quoique encore un peu faible, était tout à fait rétabli de sa maladie. Il ne savait pas, sans doute, quel jugement sévère il avait prononcé pendant son délire contre ce voyage ; car la vie qui lui était revenue avait redoublé son courage, et il envisageait avec une confiance sans bornes l’avenir qui s’ouvrait devant lui. Son ami Roozeman avait également retrouvé ses rêves séduisants, et souvent un sourire mystérieux venait éclore sur ses lèvres, quand son imagination faisait miroiter devant ses yeux la fortune qu’il espérait recueillir bientôt. Il se voyait déjà dans les mines, il y trouvait des blocs d’or en abondance ; il retournait dans sa patrie ; il assurait le bonheur de sa tendre mère ; il était devant l’autel à côté de Lucie, et il entendait la voix du prêtre qui disait : « Soyez unis au nom du Seigneur ! »

Donat Kwik avait repris sa première disposition d’esprit. Il se promenait des journées entières sur le pont, ou tenait compagnie aux deux amis et