Page:Conscience - Le pays de l'or, 1869.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nouvelle fit trembler et pâlir tout le monde, car une seule de ces maladies est, en effet, suffisante pour dépeupler en peu de temps tout un vaisseau, surtout quand une centaine de personnes demeurent ensemble sous un ciel de plomb dans un si petit espace. Tous les passagers frémissaient encore sous l’impression de cette terrible nouvelle, lorsque Donat Kwik, qui, penché par-dessus le bord, s’amusait à jeter quelques petits objets dans la mer, se mit à crier très-fort, comme s’il avait vu quelque chose d’extraordinaire.

— Une baleine ! deux baleines ! s’écria-t-il en courant vers Roozeman. Elles ont une gueule comme un four, et des dents ! au moins cent, qui grincent et craquent comme une machine à battre le blé. Je leur ai jeté un vieux soulier égaré là ; elles l’ont croqué et avalé comme une amande !

Pendant un voyage si douloureux, si long, le moindre incident est une distraction. Aussi, tous ceux dont l’attention avait été éveillée par le cri de Donat coururent au bord du navire et regardèrent