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autres ? Non, je fourre la clef de ma malle dans ma bouche, puis je la mords sans discontinuer et je fais croire ainsi à mon estomac qu’il boit, jusqu’à ce que je ne puisse plus supporter la soif. Alors je bois un tant soit peu, et je me remets à mordiller ma clef. Je ne bois pas de genièvre, je ne fume pas. À midi, je ne mange pas de viande, elle est salée ; et je me nourris aussi peu que possible, car la soif vient en mangeant. Aussi je suis toujours moitié affamé, moitié étouffé ; mais il est plus facile de supporter la moitié de chaque mal que d’en souffrir un tout à fait.