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aucune reconnaissance, parce qu’il le faisait passer pour un imbécile et un grand lourdaud.

Soit que leurs paroles fissent quelque effet sur l’humeur brutale du capitaine, soit que l’attitude humble de Donat l’eût apaisé, il dit aux matelots :

— Laissez-le aller.

Le jeune paysan, se voyant en liberté, s’approcha de Victor, lui prit la main, la baisa, et dit avec une larme dans les yeux :

— Monsieur Roozeman, je vous remercie mille fois de votre bonté. Pour vous je me jetterais au feu. Mais le capitaine le tira par le bras dans l’entre-pont, le changea de gamelle, lui donna des Allemands pour compagnons, et dit très-durement en s’en allant :

— Fais en sorte que je n’entende jamais parler de toi, perturbateur, ou tu t’en repentiras.