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devint sérieux, et il résulta de ses explications qu’il portait au cœur un amour plus modeste. Il avait fixé son choix depuis des années sur une des filles du garde champêtre de Natten-Haesdonck, et la jeune fille n’était pas indifférente pour lui ; mais le père, qui possédait quelques pièces de terre, l’avait repoussé avec mépris parce qu’il était trop pauvre, même après que sa tante lui eut laissé seize cents francs. Ce que Donat avait dit de la fille du bourgmestre et de la demoiselle du château n’avait été qu’un vain bavardage, ce n’était qu’Anneken[1] la fille du garde champêtre, qui lui trottait dans la tête. Il avait quitté son village par honte et par désespoir de ce que le père d’Anneken l’avait jeté durement à la porte, lorsqu’il s’était hasardé à exprimer le vœu de son cœur. La seule cause de son voyage au pays de l’or était le désir de se venger du garde champêtre en mettant à ses pieds un grand monceau d’or et en le forçant ainsi à consentir avec joie au mariage de sa fille. Anneken avait promis d’attendre, quoique son père voulût

  1. Petite Anne.