Page:Conscience - Le pays de l'or, 1869.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’en bas. Attendez un peu ! ils verront bientôt à qui ils ont affaire. Qu’ils frappent ou poussent tant qu’ils voudront, tout cela glisse sur moi ; à l’occasion, je leur donnerai aussi des coups de pied à leur écorcher les jambes. Que croient-ils donc, ces ribauds ? »

Victor ajouta quelques paroles consolantes pour calmer la colère du jeune paysan ; mais ce fut peine superflue, car Donat oublia tout à coup sa mauvaise humeur et redevint joyeux. Voyant que les Anversois allaient continuer leur promenade, il leur demanda à mains jointes la permission de rester un peu avec eux. Personne, dans l’entre pont, ne le comprenait ni ne lui témoignait d’amitié. Ils consentirent à sa prière ; car Donat Kwik, malgré son air grossier, était un garçon de sens, et il se montrait profondément reconnaissant de la moindre marque d’amitié.

Pendant la promenade, Jean parla en plaisantant de la fille du bourgmestre et de la demoiselle du château avec laquelle Donat avait l’envie de se marier à son retour du pays de l’or. Le jeune paysan