Page:Conscience - Le pays de l'or, 1869.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ensemble désormais dans un plat de fer-blanc ou gamelle. Il lut ensuite une liste des passagers, et, chaque fois qu’il avait nommé huit hommes, il criait :

— Première gamelle ! Deuxième gamelle ! Troisième gamelle !

Et, quand cet arrangement fut terminé, malgré les murmures et les plaintes, le capitaine leur fit comprendre que dorénavant le pain frais et le peu de volailles qui restaient encore seraient réservés pour les malades. Les passagers devraient donc se contenter de la ration de mer journalière, savoir : de la viande salée, des pois ou des fèves, des biscuits, une petite mesure de genièvre et un litre d’eau potable. Chaque gamelle devait, à tour de rôle, désigner pour la semaine un de ses membres qui irait à la cuisine chercher le dîner pour les autres.

Immédiatement après, on sonna la cloche pour la distribution des vivres. On voyait courir de tous côtés des hommes avec des plats en fer-blanc pleins d’une nourriture fumante…, et, quelques