maudit genièvre du capitaine ! Aïe ! aïe ! ma poitrine brûle ; je ne donne plus dix sous de ma vie !
— C’est une suite naturelle de votre ivresse, dit Jean en raillant ; c’est à vous seul qu’il faut vous en prendre ; puisque vous l’avez bu, vous devez le cuver avec patience.
Victor, qui était très-compatissant, lui prit la main et le consola en lui promettant que son mal guérirait bien vite.
— Puis-je savoir, s’il vous plaît, à qui j’ai l’honneur de parler ? demanda Donat.
— Je me nomme Victor Roozeman.
— Et ce monsieur-là ?
— C’est mon ami Jean Creps.
— Eh bien, monsieur Roozeman, je vous remercie du fond de mon cœur de votre bonté. J’ai été grossier et stupide hier, n’est-ce pas ? Pardonnez-le-moi, messieurs, cela ne m’arrivera plus. Je sais lire et écrire, je suis bien élevé et je connais mon monde. Lorsque je serai guéri, permettez-moi d’échanger de temps en temps une parole avec vous. Il faut toujours que je cause avec moi-même, et je