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— Mais l’eau, capitaine ? Il n’y en a pas la moitié de ce qu’il faut pour tant de monde !

– Je le sais, Corneille. Cela prend trop de place ; nous renouvellerons notre provision dans le premier port d’Amérique.

– Les passagers ne seront pas peu étonnés de l’arrivée de tant de nouveaux compagnons…

– Bah ! cela importe peu, si nous pouvons seulement prévenir les plaintes jusqu’à ce que nous soyons sortis de l’Escaut… Une fois en pleine mer, je saurai bien leur fermer le museau. – Dis à Jacques, le cuisinier en chef, d’allumer le feu tout à l’heure et de faire cuire des biftecks pour tous. On leur donnera à leur déjeuner un bon verre de rhum. Tu verras, Corneille, la venue de ces nouveaux compagnons ne fera que les réjouir. Veille à ce que tout soit prêt pour lever l’ancre à la première lueur du jour. Le bâtiment doit être sous voiles avant que les passagers aient quitté leurs cabines.

Le pilote se dirigea vers l’autre extrémité du pont pour aller trouver le cuisinier en chef ; il se