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— Tu te trompes, répondit le Bruxellois. C’est une ruse dont j’ai souvent entendu parier dans les placers. Ces vaqueros se fient plus à leurs lassos qu’à des armes à feu, car leur coup est toujours rendu incertain par le mouvement du cheval. Ils ne craignent pas beaucoup le revolver ; mais les fusils leur font peur, parce qu’une balle bien ajustée a trop de prise sur eux et sur leurs chevaux. Ils nous avaient vu arriver, sans doute ; aussi longtemps que nos fusils étaient chargés, ils n’auraient osé nous attaquer. Quel moyen de nous faire décharger nos armes ? Il est simple. Ils ont placé sur des bâtons leurs sombreros ou chapeaux, et assurément aussi leurs vestes, et les ont fait mouvoir à nos regards ; en outre, ils ont tiré deux ou trois coups de pistolet, et nous, trompés par ces apparences, nous avons fait feu tous ensemble sur nos ennemis supposés. Il n’y a pas autre chose sous l’apparition des sombreros.

Donat marchait à côté du mulet et tournait et retournait dans ses mains une chose qu’il avait ramassée sur le lieu du combat. C’était une corde